Les croyants des Gens du Livre peuvent obtenir le salut

7:42 - May 17, 2023
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Téhéran(IQNA)-Selon le Coran, le salut n'est pas basé sur la secte ou le groupe auquel vous appartenez, mais sur la foi et la piété, et les adeptes de toutes les religions monothéistes peuvent obtenir le salut.

Lors d'un webinaire organisé par l'Association musulmane chiite (Zikr) du « Massachusetts Institute of Technology (MIT) » intitulé « Three Nights of Ramadan with Harvard », trois professeurs d'Université de Harvard ont présenté leurs dernières recherches sur les questions coraniques et islamiques.

Shady H.Nasser, professeur adjoint de langues et civilisations du Proche-Orient à l'Université de Harvard, Javad Hashemi, doctorant en études islamiques à l'Université de Harvard et directeur de recherche de l'Institut (MPAC), et Mohsen Gudarzi, professeur adjoint d'études islamiques à l'Université de Harvard, étaient les orateurs de cette série de réunions. 

Javad Hashemi a présenté une conférence à partir des deux livres « Muhammad et les croyants : le début de l'islam » de Fred Donner et « Quand les chrétiens étaient juifs : la première génération » de Paula Fredericksen, et déclaré : « Aux débuts de l'islam, le concept de musulman était assez vague. Les mouvements socio-religieux ont généralement reçu plus tard, le nom de religion.

L'islam est-il une exception ?

C'est la question que Wilfred Cantwell Smith a soulevée dans son livre « Le sens et la fin de la religion » où il donne l'exemple de Guru Nanak (mort en 1539), qui est appelé le fondateur du sikhisme. Guru Nanak était un dévot et un soufi qui propageait la foi et l'adoration de Dieu. Plusieurs générations plus tard, ses partisans furent appelés sikhs et se séparèrent des hindous et des musulmans. Il essayait de briser les frontières des religions et des apparences, et je pense que beaucoup de musulmans aujourd'hui, font la même chose.                          

Cela se produit généralement lorsqu'un système de croyance contrôlé par une autorité faisant autorité ou une combinaison d'autorité traditionnelle et de système de croyance remplace l'autorité charismatique (du chef religieux). Ce mouvement se transforme d'un mouvement de réforme socioreligieux en une nouvelle religion qui cherche à préserver le statu quo et à protéger la tradition. 

Confesser et témoigner font partie du processus de création de limites et de lois qui déterminent qui est à l'intérieur et qui est à l'extérieur de la religion. 

Quand nous regardons le Coran, nous nous rendons compte que ce processus s'est produit d'une manière différente dans l'Islam. Un autre chercheur qui discute de cette question est Fred Donner. Selon lui, du point de vue du Coran, un musulman est une personne monothéiste, l'islam est une croyance au monothéisme et les premiers adeptes du prophète Mohammad (as) étaient appelés « les croyants » et non « les musulmans ». 

Michael Penn écrit dans son livre « The Image of Islam, Syriac Christians and the Early Muslim Era », que ce qui était autrefois l'apanage d'une poignée de spécialistes est devenu de plus en plus courant, dans l'étude de l'islam classique. De nombreux historiens s'accordent à dire qu'au premier siècle, il était difficile de faire une distinction entre l'islam et les autres traditions monothéistes, et notent qu'il existe une différence entre musulman et croyant, dans le Coran. 

Je pense que Donner a involontairement confondu les deux concepts de croyant et de musulman. À mon avis, les croyants étaient ceux qui croyaient en Dieu et en Mohammad (as) comme prophète, et suivaient surtout les lois du Coran. 

En attendant, je crois que le terme musulman est un terme plus large qui fait référence à toute personne qui se soumet à Dieu. Je crois que les juifs et les chrétiens peuvent être considérés comme des musulmans. S'ils se soumettent à Dieu d'un point de vue religieux, et à Muhammad (as) d'un point de vue social et politique, et s’ils l'acceptent comme prophète envoyé aux non-juifs arabes, ils peuvent être considérés comme des croyants, et je pense que selon le Coran, non seulement les musulmans peuvent trouver le salut, mais les juifs et les chrétiens peuvent également trouver le salut. 

Les chercheurs universitaires soutiennent que dans les récits historiques traditionnels avant l'islam, la présence du judaïsme et du christianisme dans la péninsule arabique, a été négligée, pour minimiser le rôle du Prophète (as) en tant que marchand et présenté comme analphabète. Mais maintenant, les chercheurs prêtent attention aux trois arguments et disent qu'il y avait beaucoup de Juifs et de Chrétiens dans la péninsule arabique, et que le Prophète était un marchand ambulant, et nous pensons que le Prophète Muhammad (as) était un Umi (quelqu’un qui n’avait pas fait d’études) et n’était pas juif. 

Il semble qu'il y ait un décalage entre le moment où le Coran a été révélé et le moment où le Coran a été interprété. De nombreux musulmans sont réticents à utiliser une approche historique-critique du Coran et des hadiths. 

Le mot « islam » est évoqué dans le Coran :
« Certes, la religion acceptée d'Allah, est l'Islam » (Coran 3 :19)

Mais le Coran dit aussi :
« Ceux qui ont cru, ceux qui se sont judaïsés, les Sabéens, et les Chrétiens, ceux parmi eux qui croient en Allah, au Jour dernier et qui accomplissent les bonnes œuvres, pas de crainte sur eux, et ils ne seront point affligés » (Coran 5 :69)

D’autres versets indiquent clairement que le Coran fait référence aux Juifs et aux Chrétiens de cette époque. Mon argument est que l'islam a en fait trois significations, une signification existentielle : le musulman est une personne qui se soumet [à Dieu], une signification universelle, c'est-à-dire la croyance au monothéisme, et une signification particulière qui est la foi à l'Islam en tant que religion institutionnalisée, à partir de l'époque de la mission du Prophète Muhammad (as) et nécessitant son approbation en tant que prophète. 

Le professeur Joseph Lambert dit que cette soumission universelle à Dieu est considérée dans le Coran, comme l'essence de toutes les religions. Mais le principal exemple coranique [de l'islam] est la soumission de tous les êtres humains à Dieu, considérée comme une exigence de la vraie foi.

Au verset 48 de la sourate Ma'idah, le Coran dit :
« Et sur toi (Muhammad) Nous avons fait descendre le Livre avec la vérité, pour confirmer le Livre qui était là avant lui et pour prévaloir sur lui. Juge donc parmi eux d'après ce qu'Allah a fait descendre. Ne suis pas leurs passions, loin de la vérité qui t'est venue. A chacun de vous Nous avons assigné une législation et un plan à suivre. Si Allah avait voulu, certes Il aurait fait de vous tous une seule communauté. Mais Il veut vous éprouver en ce qu'Il vous donne. Concurrencez donc dans les bonnes œuvres. C'est vers Allah qu'est votre retour à tous, alors Il vous informera de ce en quoi vous divergiez »

Au verset 80 de la sourate Al-Imran, le Coran critique certains chrétiens et dit : 
« Et il (Jésus) ne va pas vous commander de prendre pour seigneurs anges et prophètes. Vous commanderait-il de rejeter la foi, vous qui êtes Musulmans ?» 

Selon le Coran, nous pouvons dire que le salut ne dépend pas de la secte ou du groupe auquel vous appartenez, mais de la foi et de la piété ».

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